Prendre soin de sa santé émotionnelle lorsque tout s’agite

Colombe dans un arbre tropical

Voilà une étrange période, n’est-ce pas ? Quand le centre de l’attention se porte sur de petites bêtes qui ne font pas trop de dégâts aujourd’hui, mais que les lois de la multiplication transforment en ouragans, nous avons besoin de discuter de l’hygiène en un sens large.

Mettre de la distance physique mais préserver les liens

En ces temps où se mélangent une agitation pénible et des arguments rationnels bienvenus, il est clair que nous devons diminuer très nettement nos contacts avec nos congénères. Afin d’entendre des arguments calmes et étayés dans l’excellente émission d’Arrêts sur Image que vous trouverez ici.

Diminuer les contacts avec nos congénères est désagréable car nous sommes humains, et les humains se nourrissent de liens. Récemment, j’ai aimé l’invitation d’un sage qui préconisait non pas une « distance sociale », mais une « distance physique » (c’est elle qui diminue la propagation d’un virus) amendée de toutes sortes d’interactions sociales : téléphone, appels vidéos, moments vivifiants en famille, etc.

Le mot « hygiène » fait partie de ceux dont le sens évolue pour se resserrer (je le regrette). Le Larousse nous propose pourtant la définition suivante : « Ensemble des principes, des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de la santé, au fonctionnement normal de l’organisme. ». On trouvera une définition plus riche encore dans le Trésor de la Langue Française (un projet Nancéen !), mais les contributeurs de la fiche Wikipedia ont emmené vers le versant le plus étroit : « ensemble de mesures destinées à prévenir les infections et l’apparition de maladies infectieuses ».

Nos émotions aussi méritent de bonnes conditions d’hygiène… émotionnelle

Aussi, rappelons que l’hygiène n’est pas que physique. Une fois que nous avons bien entendu les mesures d’hygiène physique, je propose maintenant de faire la part belle à l’hygiène émotionnelle, celle qui vise à vivre correctement une période qui peut être difficile. Nos voisins britanniques vont assez loin sur ce thème, puisque la BBC donne quelques conseils pour « préserver votre santé mentale » (l’article est ici : Coronavirus, how to protect your mental health). Voici leurs recommandations :

  • limitez votre exposition aux informations (médias) et prenez des précautions quant à ce que vous lisez,
  • prenez des pauses loin des réseaux sociaux et éteignez ce qui suscite chez vous des réactions fortes (en vous désabonnant de certains mots-dièse ou de certaines personnes),
  • lavez-vous les mains, mais sans exagérer,
  • restez connecté.e avec des gens,
  • évitez le burnout. Sous cette ligne, ils suggèrent d’utiliser les éléments suivants :
    • reconnaissez que certaines choses sont incertaines (ce qui permet au système de s’orienter sur ce qui est clair et sur le fait que certaines choses ne le sont pas, tout simplement),
    • appuyez sur “Pause”, ne réagissez pas comme vous l’auriez fait d’habitude, peut-être avez-vous surtout besoin d’arrêter le flux d’actions et de réactions et de respirer,
    • prenez du recul, vos pensées anxieuses sont juste des pensées ou des émotions, on peut les accueillir sans croire que c’est vrai,
    • laissez aller, ces pensées sont là mais en les observant, il se peut qu’elles se dissipent (ce n’est pas la même chose que de les nier ou de les réprimer, c’est vraiment de les accueillir et les laisser s’apaiser toutes seules),
    • explorez, soyez curieux.se du moment présent, car il est fort probable qu’en ce moment, autour de vous, tout va bien. Alors vous pouvez partir vers une exploration curieuse de ce que vous voyez, entendez, sentez, etc.

Pour avoir suivi une formation de praticien de Somatic Experiencing, qui est une approche destinée à aider les gens dans leur digestion de leurs bobos traumatiques (nous en avons tous, pas de jaloux.ses), je me range très volontiers à ces recommandations. Elles ressemblent à ce que les praticiens font lorsqu’ils guident leurs clients dans des moments difficiles, et vous pouvez imaginer la mine réjouie des gens qui se sentent redescendre vers des sensations corporelles agréables et sécures. Vous avez donc quelques ressources pour mieux vivre cette période.

Passons un bon moment dans des sensations plutôt agréables

Si le sujet de l’article nous tient à cœur, c’est que la question est importante en Feldenkrais ; selon la façon de chacun.e de jouer avec les séances, nous prétendons que de nombreuses leçons sont des outils précieux pour se sentir mieux (évidemment sans remplacer le lien social, rappelez-vous de notre discussion sur les liens qui nous nourrissent).

Pour vous donner de quoi cultiver cette sécurité pendant de nombreuses séances, j’aurais aimé avoir préparé le pack « Etendre sa zone de confort », qui regroupe les 12 séances données sur ce thème lors du trimestre d’automne. Ce n’est pas encore le cas, mais vous pourrez déjà passer une bonne heure avec la séance donnée lors de notre cours de mardi dernier à Nancy. Elle s’intitule « Balayer le sol avec les mains » mais le thème en filigrane est « Passer un bon moment avec soi, c’est un choix ». Alors je vous laisse avec cette modeste leçon et je vous souhaite une bonne heure avec vous-même 🙂 Et puis peut-être que vous pourriez la faire avec un.e proche, éventuellement chacun.e chez soi, et en parler après… Voilà le lien qui réapparaît, je vous en souhaite de délicieux 🙂

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