Quand un pied fait mal quoique l’on essaie…

Le géant du tennis Rafael Nadal a annoncé sa retraite il y a quelques jours. Pour étoffer leurs articles, de nombreux journalistes ont choisi de raconter la souffrance de l’ami Rafael, dont le pied gauche le fait souffrir depuis ses 18 ans (voir cet article par exemple). Or je me suis senti particulièrement concerné, puisque j’ai reçu le même diagnostic (syndrôme de Muller-Weiss), au même pied, et j’ai mal depuis le même âge… quoique je fasse, tout comme lui.

Ce n’est pas faute d’avoir essayé des choses : Feldenkrais (évidemment), de bons ostéopathes, de l’orthobionomie, du Body Mind Centering (un cousin du Feldenkrais), de la fasciathérapie, un ostéopathe japonais quand j’étais au Japon l’été dernier, des patches anti-inflammatoires Japonais merveilleux car ils ont sauvé bien des nuits des douleurs lancinantes qui pouvaient me réveiller, l’apprentissage d’une façon de toucher qui apaise la douleur et permet la récupération pendant la nuit, etc…

Dans chacun de ces cas, il y a eu des améliorations, mais temporaires. Que faire quand ça fait mal quoique l’on essaie ?

Vous aussi, peut-être ?

Revenons à vous, cher lecteur, chère lectrice. Si des endroits de votre corps vous font mal depuis longtemps, il est fort probable que :

vous connaissiez très bien la région qui vous fait mal régulièrement ; concernant cette région, votre cerveau est capable de repérer des choses beaucoup plus fines que la moyenne,
vous avez essayé beaucoup de choses pour que ça aille mieux ; Feldenkrais en fait sans doute partie (vous n’êtes pas ici par hasard !), avec un succès qui dépend de ce qui vous embête, mais vous connaissez aussi bien des domaines du soin,
vous avez des passages à vide, car les douleurs régulières peuvent entamer le moral par moments.

Vous vous posez peut-être la même question que moi et Rafael Nadal : que faire lorsque vous avez mal quand même, et ce depuis des années ?

Le club des éclopés

Si c’est votre cas, bienvenue au club des éclopés 😊 Il est assez important, on estime que 30% environ des occidentaux vivent avec des douleurs chroniques…

Maintenant que vous avez reçu votre carte de membre, voici de quoi mettre un peu de baume au cœur :

par nécessité, vous êtes un ou une chercheuse : quand on cherche longtemps sans trouver, il se peut que cela garde bien vivante votre curiosité et votre aptitude à améliorer le fonctionnement de notre organisme. « La belle affaire ! » direz-vous. Mais Moshé Feldenkrais a forgé son approche parce qu’il avait un genou douloureux et aucune perspective d’amélioration grâce aux techniques de l’époque. Nous ne sommes pas tous obligés d’inventer une méthode qui marquera l’Histoire, mais il est précieux de rester curieux. Qui sait les bénéfices que nous tirerons de nos tentatives ?
chasse au trésor : si on creuse longtemps au même endroit, on trouve des choses que nul autre n’a trouvé. Certaines ressources naturelles se trouvent à la surface du sol, il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser. Mais quand ces ressources ne suffisent pas car notre problème est plus profond que cela, eh bien on creuse et on cherche un filon sous la surface ; les mines d’or les plus profondes vont jusqu’à 3900m de profondeur (cette information sera sans nul doute précieuse pour votre prochain repas entre amis).

De bonnes nouvelles pour la route

Alors voilà… courage ! Il y a aussi de bonnes nouvelles :

des gens découvrent que certaines douleurs chroniques peuvent être nettement diminuées lorsqu’elles sont dues à un dérèglement de notre système nerveux. Ils en déduisent des programmes d’amélioration, par exemple le Dr. Howard Schubiner (en anglais),
votre serviteur explore actuellement des questions telles que :
- combien de Feldenkrais et à quelle fréquence ? Certains problèmes sont résolus par une seule leçon, ce qui donne l’impression d’un miracle, mais d’autres difficultés réclament plus de travail, d’où la question.
- où trouver des ressources telles que renforcement musculaire bien ciblé et quelles sont les approches qui me semblent pertinentes ?
- pendant des séances individuelles où les gens que j’accueille sont motivés par une douleur persistante, j’ai constaté qu’on rencontrait régulièrement des tandems « souvenir difficile à supporter » et « schémas de contractions musculaires gênants ». Avec une combinaison de Feldenkrais et de Somatic Experiencing, le soulagement a été rapide et durable. Je collecte des observations et on verra 😊

Donc il y a des pistes… Mais pour aller plus vite, peut-être avez-vous les coordonnées de Rafael Nadal pour que nous croisions nos pistes d’amélioration ? 😇 Sinon, travaillons ensemble pour avancer, nous lui raconterons ce que nous avons trouvé 😊