Devient-on surhumain grâce à Feldenkrais ?

Avez-vous remarqué cette cacophonie ambiante qui voudrait que nous visions toujours plus haut, que rien n’est jamais assez, qu’on pourrait toujours faire mieux ? Puisqu’on n’est pas assez, il faut urgemment combler le manque, s’agiter, grandir, montrer qu’on est en pleine croissance !

Personnellement, ces messages m’agacent car je vois bien qu’ils tentent de jouer sur une corde sensible pour qu’on se saigne pour la dernière voiture, le dernier smartphone ou la dernière tendance, sinon on serait largué. Mais… ô horreur, ne fais-je pas la même chose quand j’encourage à gravir les échelons de l’échelle de Feldenkrais ?

Être humain, c’est déjà bien 😅

À l’époque de son invention — au tournant de la deuxième guerre mondiale — la méthode Feldenkrais répondait à un besoin douloureux, celui de retrouver une vie libre et savoureuse après les horreurs du nazisme. Moshé Feldenkrais vivait à Tel Aviv en 1950 quand il a commencé ses cours collectifs, et on peut imaginer une ambiance particulière.

Les temps ont changé, mais les questions et propositions de l’époque continuent d’être valables pour nous autres, en 2025 : peut-on rencontrer le monde en serrant moins les dents et les poings, peut-on respirer d’une façon organique plutôt que mécanique, peut-on développer une certaine finesse de sensation et de pensée tout au long de sa vie ? Je prétends que oui ; il s’agit d’être humain plutôt que surhumain, on prend le temps de descendre sur terre plutôt que de se tendre inutilement vers des étoiles inatteignables. On peut se re-poser.

L’étymologie du mot « humain » parle de cultivé, bienveillant et de sol fertile. Alors ça s’apprend tout au long de la vie, et être humain, c’est déjà bien 😊

Photo de Elena Mozhvilo sur Unsplash

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