Photo de Jackson Hendry sur Unsplash
Puisque la poésie sauvera le monde, voici une modeste traduction d’un poème qui me semble délicieux pour notre pratique ☺️
JE VAIS PARMI LES ARBRES ET M’Y ASSOIS Je vais parmi les arbres et m’y assois. Toute mon agitation s’apaise autour de moi comme des rides sur l’eau. Les tâches que je dois accomplir reposent là où je les ai laissées, endormies comme un troupeau de bêtes. Alors ce qui a peur de moi vient et vit un moment sous mon regard. Ce qui l’effraie en moi me quitte, Et la peur à mon égard le quitte. Ça chante et j’entends son chant. Alors ce dont j’ai peur vient. Je vis un moment sous son regard. Ce qui m’effraie là-dedans le quitte, Et la peur à son égard me quitte. Ça chante et j’entends son chant. Après des jours de labeur, muet dans mon désarroi, j’entends enfin mon chant, et je le chante. Au fil de notre chant, le jour change, les arbres bougent. Wendell Berry, Sabbath Poem 1 (1979), from ‘This Day: Collected & New Sabbath Poems’ | I GO AMONG THE TREES AND SIT STILL I go among trees and sit still. All my stirring becomes quiet around me like circles on water. My tasks lie in their places where I left them, asleep like cattle. Then what is afraid of me comes and lives a while in my sight. What it fears in me leaves me, and the fear of me leaves it. It sings and I hear its song. Then what I am afraid of comes. I live for a while in its sight. What I fear in it leaves it, and the fear of it leaves me. It sings and I hear its song. After days of labour, mute in my consternations, I hear my song at last, and I sing it. As we sing, the day turns, the trees move. Wendell Berry, Sabbath Poem 1 (1979), from ‘This Day: Collected & New Sabbath Poems’ |