Procrastination et dialogue intérieur

On se parle très souvent dans notre tête, n’est-ce pas ? Parfois on se dit des choses gentilles, parfois on est sévère avec soi-même.

Quand vous faites un brin de rangement, quel discours entendez-vous à l’intérieur ? Selon nos habitudes et les moments, on va arriver quelques part entre deux opposés :

  • « tu es formidable » : en faisant ce rangement, tu perpétue une habitude d’avoir un intérieur bien organisé et tu affirmes une nouvelle fois que tout fonctionne bien chez toi.
  • « tu es en-dessous de tout » : si tu dois ranger, c’est que c’était le bazar et c’est bien toi, ça, de laisser traîner cette tasse sale dans l’évier !

Je parle d’habitudes car si notre histoire a renforcé le versant bienveillant ou le versant rude, nous avons toujours le choix. Prenons un temps pour savourer cette constatation…

En plein ménage

Il y a quelques jours, alors que je rangeais ma cuisine avec plaisir, je me rends compte que cette sensation agréable était le reflet d’un discours positif. Je remarque alors un phénomène qui m’intéresse encore plus : je n’ai eu aucun mal à m’y mettre et aucun mal à finir.

À l’inverse, quand je me malmène parce que je « dois » faire quelque chose, curieusement je ne suis pas pressé de commencer puisque je sais que cette voix dédaigneuse va continuer. Qui a envie d’entrer dans une pièce où l’on sait qu’on y trouvera des gens désagréables ? Mais si je m’y suis mis quand même, si je me suis « motivé » comme on pousse un chariot rouillé pour qu’il roule difficilement, que je commence la tâche en me répétant qu’il « faut que je le fasse » mais qu’en toile de fond je m’explique que je ne vaux rien, alors il m’arrive souvent de céder à la première tentation de faire autre chose. Rien d’étonnant, n’est-ce pas ?

Fluidité dans l’action ou le refus légitime

La prochaine fois que vous rechignez à faire quelque chose, il est possible que votre organisme ait très bien fonctionné en signalant que vous avez mieux à faire. Mais il est possible aussi que cette tâche soit bonne pour vous, pour autant qu’elle trouve sa place dans une histoire positive.

Alors que l’on s’apprête à faire quelque chose, quand on choisit l’histoire que l’on raconte — et surtout sa tonalité — peut-on naviguer dans nos actions avec plus de plaisir et rendre aisés des moments qui risqueraient d’être pénibles ?

Photo de Piret Ilver sur Unsplash

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