Il y a des années, un événement négatif m’a sorti d’une période où je n’allais pas bien, finalement il a été fort positif.

C’était avant que je n’entame sérieusement ma pratique de Feldenkrais mais je sentais dans mon corps que quelque chose n’allait pas : je dormais mal, je cherchais mes clés en m’énervant et je les retrouvais dans mes poches, je sentais bien que ma respiration était celle de quelqu’un qui passait ses journées contrarié. Je savais pourquoi mais je tournais autour de la résolution du problème, alors je vivais dans un stress élevé et prolongé.

Celui qui m’a sorti de là a été un pickpocket, qui a subtilisé mon portefeuille lors d’un voyage en tramway. Vous connaissez sans doute cette sensation désagréable, quand on tape sa poche et qu’elle est vide, qu’on cherche partout et qu’on se rend à l’évidence : le portefeuille s’est envolé.

Catastrophe ? Eh bien non, mon humeur s’est améliorée avec cette bousculade. J’étais en mouvement, je savais ce que j’avais à faire pour les déclarations et les démarches pour refaire mes cartes et documents. Et mon organisme préférait cela, il n’aimait pas du tout la paralysie qui m’habitait avant ce vol. N’est-ce pas étrange que j’allais mieux, en subissant un événement désagréable ? Ce vilain événement faisait mieux que ce que j’avais essayé pour apaiser mes symptômes : de bons bains chauds, des massages et des paysages bucoliques.

Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi ça m’a fait du bien. En effet, si le stress est constellé de mystères, les recherches scientifiques ont dévoilé quelques principes qui peuvent nous aider dans notre vie. Dans le trimestre qui vient, nous allons les explorer concrètement au fil des leçons hebdomadaires.

Le stress, compagnon de nos journées

Ce terme a été proposé et popularisé par l’endocrinologue Hans Selye au tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Si on savait que l’organisme répondait à une difficulté sur le moment, le travail de Selye a permis de montrer que cette réponse s’étalait plus ou moins généreusement dans le temps. Il a démontré qu’une fois que l’organisme a sonné l’alarme, il continue à préparer une défense contre d’autres situations — parfois sans lien — pendant un certain temps, souvent bien plus longtemps que la durée de la menace initiale.

Quand l’organisme retrouve son équilibre souriant rapidement, tout va bien. Mais le chercheur en médecine qu’il était a été particulièrement intéressé par ce qui se passait lorsque le système d’alarme était sollicité trop souvent ou trop longtemps : comme le dit la fiche Wikipedia, les patients avaient l’air manifestement malades. Ce n’était pas infectieux, mais quelque chose ne tournait pas rond.

Une fois qu’il avait clarifié le fait que le stress prolongé avait des effets délétères, Selye a passé une partie de sa carrière à faire connaître au public ces phénomènes, tentant ainsi de propager un message de prévention. Au fil de ses réflexions, il en est venu à défendre l’idée que le stress pouvait être mauvais, ou bon, et qu’il y avait des façons de transformer le mauvais en bon… En tout cas, son message pourrait être résumé par : faites attention à ne pas rester en alerte tout le temps.

Que faire pour retrouver un fonctionnement harmonieux ?

Bon, bon, si j’ai remarqué que quelque chose ne tournait pas rond, comment savoir si c’est à cause du stress ? Eh bien c’est en faisant des essais qu’on le saura : si nous constatons des améliorations, notre organisme se réjouit de ce que nous avons essayé et annonce joyeusement : « Adopté ! »

Dans le trimestre à venir, je proposerai deux directions que nous explorerons ensemble :

  • la respiration : avez-vous remarqué à comme elle apparaît régulièrement dans les discussions sur le stress ? Pourquoi ? Nous en discuterons et nous verrons comment l’améliorer.
  • la posture : fermée, ouverte, effondrée, érigée, elle signale aux autres et à nous-mêmes ce que nous vivons. Ici, ce que nous souhaitons est qu’elle puisse évoluer librement et nous éviterons ainsi d’être coincé·e dans une posture désagréable.

Ces deux directions seront explorées avec nos outils de Feldenkrais, mais aussi quelques ingrédients qui viennent de pratiques cousines. Nous irons chatouiller notre nerf vague, susciter des améliorations dans notre système de réponse au stress, nous allons apporter de bonnes ressources à notre organisme.

Nous démarrons la semaine du 8 janvier, mais j’ai envie de vous proposer dès maintenant quelques minutes de décontraction pour entamer le voyage. N’hésitez pas à montrer ces ruses, le monde vous en remerciera 😊

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