Diriez-vous de la santé qu’elle est comme ces gens qu’on oublie d’aimer quand ils sont proches et que l’on désire d’autant plus qu’ils s’éloignent ?
Qu’est-ce que la santé ? La notion est tellement importante qu’on la regarde depuis de nombreux endroits dans notre société, pas étonnant qu’elle ait reçu de si nombreuses définitions ! Moshé Feldenkrais ne fait pas exception, lui aussi a cogité sur la question de la santé, et son point de vue est original.
En deux mots, il proposait un contraste entre des athlètes jeunes, musclés et gambadant dans les champs avec un large sourire sur des dents impeccables tel certains les admiraient dans les années 1930, et d’autre part Milton Erickson , qui a passé une grande partie de sa vie à lutter contre les symptômes dus à la poliomyélite, qu’il a eu d’abord à 17 ans, puis à la cinquantaine.
Moshé Feldenkrais affirmait qu’un athlète qui sombrerait dans la dépression parce qu’il serait inconsolable suite à une chiquenaude sur le nez était en moins bonne santé que Milton Erickson, qui vivait une vie riche et intéressante malgré le fauteuil roulant et les difficultés à parler. Il a passé sa vie à remonter la pente mais il en a fait un usage très positif.
Pour Feldenkrais, la santé est le reflet d’un processus et celui-ci peut être amélioré :
« Even in our culture a number of us succeed in continuing their healthy life process into old age (…) The outstanding difference between such healthy people and the others is that they have found, by intuition, genius, or had the luck to learn from a healthy teacher, that learning is the gift of life. A special kind of learning: that of knowing oneself. They learn to know ‘how’ they are acting and thus are able to do ‘what’ they want–the intense living of their unavowed, and sometimes declared, dreams. »
Feldenkrais, Moshe. « On Health. » In Embodied Wisdom: The Collected Papers of Moshe Feldenkrais, edited by Elizabeth Beringer. Berkeley, CA: North Atlantic Books, 2010.
ce qui se traduit par :
« Même dans notre culture, un certain nombre d’entre nous parviennent à poursuivre leur processus de vie saine jusqu’à un âge avancé (…) La différence essentielle entre ces personnes en bonne santé et les autres est qu’elles ont découvert, par intuition, par génie, ou qu’elles ont eu la chance d’apprendre d’un professeur en bonne santé, que l’apprentissage est le don de la vie. Un apprentissage particulier : celui de la connaissance de soi. Elles apprennent à savoir « comment » elles agissent et sont ainsi capables de faire « ce » qu’elles veulent – vivre intensément leurs rêves inavoués, et parfois déclarés ».
Si maintenant on se demande ce que l’on peut faire pour mener une vie saine, peut-être qu’on peut se demander ce que l’on pourrait apprendre pour vivre intensément ses rêves inavoués, ou déclarés. Et vous, quels sont les rêves qui n’attendent qu’un peu de soleil pour grandir ? Si vous avez envie d’un petit jeu sur la question, c’est par ici.
Photo de Filip Mroz sur Unsplash