Des tentatives de définir ce que nous faisons

« Et vous, vous faites quoi ? » est, pour mon domaine d’activités, une question bien embarrassante. Une directrice d’auto-école n’a pas besoin de plus de quelques secondes pour que tout le monde la situe. Votre serviteur rame systématiquement car peu de gens ont une expérience concrète de notre travail.

Eh oui, on a besoin d’une expérience concrète pour imaginer. On comprend ce que fait la directrice d’auto-école quand on a soi-même passé le permis. Nous avons tous été soignés par une dentiste, nous sommes nombreux à avoir vu un maçon monter un mur, ou un cuisinier.

Mais notre pratique n’est pas du renforcement musculaire, ni de la relaxation, ni une thérapie qui ressemblerait à une visite chez le garagiste. Rien de tout cela, alors je rame, je rame.

Que pensez-vous des définitions suivantes ? Votre opinion et vos conseils sont les bienvenus !

Des définitions ronflantes

Voici une liste de définitions qui emplissent de joie des praticiens mais qui ne suscitent que des regards perplexes :

  • nous faisons de l’éducation somatique,
  • c’est un travail pour améliorer l’image de soi,
  • c’est une reprogrammation du système nerveux,
  • c’est une façon d’étoffer son répertoire sensorimoteur (waouh !),
  • nous révélons le potentiel inexploité de notre système nerveux.

Alors, comment se sent-on après tout ça ? Pour ma part, je ne suis pas emballé a priori mais il y a tout de même des publics pour lesquels c’est parlant. Je peux dire à une ergothérapeute que nous étoffons le répertoire sensorimoteur, mais j’évite de le faire quand je ne connais pas la personne 😅

Des définitions amusantes

  • Dans les années 60, un article du Figaro définissait la méthode Feldenkrais de la façon suivante : « c’est une sorte de yoga juif ». Ça se défend : on pourrait dire que c’est une tentative d’améliorer la cohérence de notre être, comme le yoga, mais qui ne fait pas appel aux philosophies indiennes. Pour le côté juif, il y a des racines de la pensée de Feldenkrais dans certaines branches du judaïsme, dans une culture où l’on pose des questions pour aider les gens à apprendre, plutôt que de leur présenter des réponses.
  • Un slogan que j’ai trouvé en discutant avec un ami : Feldenkrais, le prononcer, c’est déjà en faire.
  • Être adulte dans son cœur mais enfant dans son corps (une tentative improvisée à l’instant).

Des tentatives à trier…

  • Comme un prof de piano, mais pour le corps.
  • Le vie et les habitudes ont tendance à créer des croûtes là où nous nous laissons raidir. Ici, nous apprenons à enlever les croûtes et à retrouver notre souplesse naturelle.
  • Les enfants sont infatigables car ils ne se fatiguent pas ! Nous avons accès à cette aisance, mais nous devons renégocier un point clé : la sensation d’effort est-elle inséparable de telle ou telle action ? Je prétends que de nombreuses actions semblent difficiles parce que nous essayons d’ouvrir une porte sans en presser la poignée.
  • Apprendre à démêler ses neurones pour enlever les faux-plis. 😊

Voilà pour les cogitations du mardi… je serais heureux d’avoir vos conseils pour cette aventure ! ☺️🤗

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